Le projet d’aménagement de la friche Verlinde en écoquartier est maintenant sur de bons rails et nous nous en réjouissons. Les démolitions des hangars métalliques des années 70 avancent à bon train et l’aménageur a été choisi.
Je ne reviendrai pas sur l’objet de la délibération de ce soir, il a été clairement expliqué. Je vais donc profiter de ce temps de parole qui m’est accordé pour faire une petite digression, à la Jean-Luc Munro en quelque sorte, grand expert en la matière. Tout en restant, bien sûr, sur le sujet de la friche Verlinde.
Il y a quelques semaines de cela, je me trouvais dans une salle d’attente en compagnie d’une douzaine de personnes qui, quel que soit leur âge ,“scrollaient” allègrement sur leur téléphone et les réseaux sociaux.
Evidemment, séquelle de Covid, plus de petite table garnie de revues , certes souvent à la date limite de consommation largement dépassée, mais permettant toutefois de faire passer le temps agréablement. On peut à ce sujet, se demander si notre pays et sa fragile démocratie, n’ont pas plus à craindre de ces fameux réseaux sociaux, que du risque très faible de transmission d’une épidémie par revues interposées!
Revenons à mes moutons. Un peu désespéré, mes yeux se sont finalement posés sur une chaise vide à l’autre bout de la salle sur laquelle un journal avait été abandonné par un lecteur altruiste. Bravant l’interdit, je me suis dirigé vers l’objet du délit dont la première de couverture affichait un titre alléchant, “Qu’est ce qu’une fake news?”.
Selon l’auteur de cet article particulièrement documenté, une fake news n’est pas une information fausse, contrairement à la mauvaise traduction qui en est faite. En anglais, faux se dit “ false”. Fake signifie en réalité truquée. Une fake news procède de l’intention de mystifier ceux à qui elle est destinée.
En lisant ces quelques lignes, j’ai tout de suite pensé à cette “information” qui circule sur les réseaux sociaux au titre percutant “Friche Verlinde: Mme le Maire va faire construire 300 logements” et je vous laisse imaginer, si vous ne l’avez pas lue, ce qu’il se dit ensuite sur notre volonté folle de densifier la ville! Ainsi, si nos yeux passent rapidement sur cette ligne, que voient-ils? Une première information globalement vraie, il va y avoir, à terme un peu plus de 300 logements construits sur la friche Verlinde.
Où les choses se gâtent, c’est que l’on a collé à cette affirmation vraie une affirmation inexacte : ce n’est évidemment pas Mme le Maire qui fait construire ces logements. Mme le Maire, pendant 2 mandats, en collaboration avec son équipe municipale et les agents de la ville, a fait construire une salle de spectacle digne de ce nom, le premier restaurant scolaire passif de France, un formidable conservatoire de musique et de théâtre au service de près de 650 enfants et adultes, une cuisine centrale dernier cri pour fournir une restauration de grande qualité à nos écoliers, et je ne parle pas de la rénovation de toutes nos écoles!
Ce qui caractérise la fake news, c’est qu’elle est volontairement sortie de son contexte et donc truquée. Ici, à aucun moment, son auteur n’évoque les projets des promoteurs qui désiraient acheter, très cher au demeurant, cet immense terrain pour y aménager jusqu’à 800 logements, soit plus ou moins 2500 habitants. Impensable pour une ville de 23000 habitants d’intégrer brutalement un tel apport de population.
C’est grâce à l’excellent travail mené au sein de la Métropole que Mme le Maire a pu solliciter son soutien ainsi que la confiance de l’Etat et déléguer son droit de préemption à l’établissement Public Foncier pour acquérir ce bien de près de 3 hectares et demi.
C’est encore grâce à sa ténacité que le nombre de logements a pu être considérablement réduit à presque 3 fois moins que la quantité envisagée initialement et que seront conservés des bâtiments en brique témoins du passé industriel de ce quartier, d’une surface de plancher de près de 5000m2.
Les nouvelles constructions se feront dans le cadre d’un éco-quartier avec des exigences fortes: des déplacements doux connectés au centre-ville, des espaces publics végétalisés qui renvoient à notre délibération de ce soir, une gestion durable de l’eau et une volonté forte d’intégration au quartier existant.
Sans nul doute, la population accueillie sera sensible aux préoccupations écologiques et utilisera en priorité les transports en commun ou le vélo.
La densification des villes est un phénomène qui va se poursuivre et c’est une bonne chose si c’est bien réalisé comme ici pour la friche Verlinde. On ne peut pas laisser les agglomérations continuer à s’étendre sur des dizaines de kilomètres carré. On voit tous les matins et tous les soirs les conséquences dramatiques que cela engendre sur les routes. Densifier ne signifie pas condenser plus de personnes dans un espace restreint mais utiliser l’espace urbain disponible de façon innovante en anticipant les besoins sociaux, économiques et environnementaux.
La densification de Loos n’a d’ailleurs pas commencé avec l’arrivée de Mme Voituriez à la mairie. De nombreux quartiers sont nés pendant les mandatures du précédent Maire, parmi lesquels le quartier DMC/ tête de cheval, le quartier du marais construit le long de la route de Sequedin jusqu’aux rues Olympe de Gouges et Simone de Beauvoir, ou encore de chaque côté de la Rue Clémenceau sur l’espace Danel.
Ce n’est pas nous qui vous jetterons la pierre, il y avait et il y a toujours un véritable besoin de loger nos concitoyens. Ce que l’on regrette amèrement, c’est que vous ayez été incapables de préserver le moindre témoin de notre passé industriel que ce soit des anciennes usines DMC ou encore de la distillerie de Genièvre.
A ce propos, je vais vous lire une phrase énoncée récemment, qui aurait pu l’être par la vice-présidente au logement de la MEL, mais qui l’a été par le Maire socialiste de Lomme, Mr Olivier Caremelle, à l’occasion de la pose de la première pierre du projet immobilier de la friche Longwy:
“Mon inquiétude de maire, c’est de ne pas pouvoir répondre aux demandes des habitants qui sont, des fois, assignés à résidence parce qu’ils ne peuvent pas partir. Alors 115 logements en plus à Lomme, quand on connait cette crise ( du logement) , je ne m’en porte pas plus mal”.
Comme quoi, on a beau être du même parti politique, selon que l’on est aux manettes ou à l‘opposition, on n’a manifestement pas le même sens des priorités !
Je terminerai en évoquant cette très belle promesse faite par vous , Mme Masquelier, qui vous êtes engagée par écrit à mettre fin, si vous êtes élue en 2026, à ce programme immobilier pour créer à la place je cite “ un poumon vert”.
Sans entrer dans le débat sur la faisabilité légale de cette promesse, j’espère toutefois que vous avez gagné à l’euromillion car le prix de revient prévisionnel de l’EPF cumulant le prix d’achat du terrain, les frais d’acquisition et de procédure, les frais de gestion et l’ensemble des travaux de sécurisation, déconstruction et dépollution, s’élève à plus de 10,5 millions d’euros. Et cela, avant même d’avoir planté le premier arbre! Quel mécène connaissez-vous donc?!
C’est Henri Queuille, Président du Conseil sous la IVe République, qui expliquait déjà que” les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent”.
Dommage également que l’apparition de cette fibre écologique soit si tardive car rappelons le, en 2012 ou 2013, le magnifique parc Bigo-Danel, était à vendre. Et je n’ai vraiment pas le sentiment que la municipalité d’alors, dont vous faisiez partie, ai fait la moindre démarche pour acquérir ce réel poumon vert .
Bien évidemment, le groupe “Choisir Loos” votera favorablement cette délibération.