Carnets de campagne

Carnets de campagne #1
J’ai prêté mon serment de jeune avocate sur le texte suivant :

« Je jure , comme avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité. »
Ce texte contient en sa formule ramassée les principes essentiels de la profession d’avocat.
Chaque mot a un sens profond et bien précis.
Je le sais pour l’avoir enseigné plusieurs années à l’école des Avocats.
De fait, Je n’ai guère changé d’activité.
Je défends chaque jour la commune de Loos  et l’intérêt général des Loossois
Et j’ai toujours en tête le texte de mon serment  d’avocat.
Une forme de guide spirituel , bien nécessaire pour accompagner la vie , ses heurs et malheurs.
 Aujourd’hui ,13 novembre est un jour grave, remuant des émotions terribles.
Le monde change à une vitesse qui bien souvent dépasse celle du déroulement de notre parcours personnel..
Les forces occultes  négatives s’avèrent  désormais au moins aussi puissantes que les forces  des institutions organisées .
Il est nécessaire d’en être conscient à l’heure où le débat des élections municipales se noue .
Notre commune de Loos est reliée à un ensemble bien plus large, qu’il serait vain d’ignorer.
Quelque soient nos idées et nos convictions, travaillons ensemble  à  construire une société juste, celle  de notre choix , celle où nous voulons vivre, celle où chacun  trouve  sa place , celle où les extrémismes violents n’ont pas de place.
Carnets de campagne #2
Souvenez-vous de Pauline Ester, qui chantait en 1990 le monde est fou, fou, fou voyez-vous !
C’était une chanson assez gaie, ma foi.
Aujourd’hui, la réalité a rattrapé la chanson.
Et les politiques sont en première ligne pour en porter la responsabilité.
Comme l’organisation de notre société est devenue un mille-feuilles technocratique, épais de trois volumes au moins, même les communes sont touchées , car elles font partie du mille-feuilles dont elles sont le socle.
Le Congrès des maires de France se tient à Paris en ce moment même. Il sera l’occasion de faire remonter au plus haut niveau de la nation la complexité des équations que les élus municipaux doivent résoudre , l’inconnue X étant le budget dont l’Etat dotera les communes en 2026 et pour les années à venir, afin qu’elles puissent exercer les missions qui leur sont confiées.
Faire toujours plus pour nos concitoyens, avec toujours moins de moyens ,
Fournir des équipements parfaitement à jour de normes pointues, pour ne pas dire pointilleuses, permettant de rendre le service public que chacun attend pour lui-même et ses proches, de la naissance jusqu’au bout du chemin de la vie ,
Soutenir et accompagner nos semblables sans les asservir ou les entrainer sur la pente glissante de l’assistanat ,
Créer des emplois sans en détruire d’autres,
Sécuriser nos rues sans transformer nos villes en Big brothers aux grands yeux qui ne vous lâchent pas d’un carrefour à l’autre,
Passer le relais à des services de police et à une Justice qui à leur tour, disposeraient enfin des moyens d’accomplir leurs missions régaliennes,
En un mot, faire des choix judicieux , parce qu’il n’y a pas d’autre solution que de faire des choix, souvent douloureux, tels sont, de mon point de vue, l’alpha et l’omega du bon maire.
Carnets de campgnes #3
Le conservatoire et l’Equerre d’argent: quel lien?
L’Équerre d’argent est un prix créé dès 1960 par Paul-Marcel Durand-Souffland pour la revue L’Architecture française.
Ce prix a été décerné jusqu’à la disparition de la revue en 1974, puis repris en 1983 par la revue Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment.
L’Équerre d’argent est décernée chaque année par un jury composé d’architectes, de critiques d’architecture et de promoteurs. Elle récompense une équipe composée du maître d’ouvrage (dans notre cas, la commune) et du maître d’œuvre (architecte et ingénieurs) qui a ont contribué à la construction ou à la réhabilitation d’un bâtiment sur le sol français.
Depuis 1991, les lauréats reçoivent une sculpture en bronze de Bruno Romeda, constituée d’un cercle, d’un triangle et d’un carré.
La ville de Loos a reçu l’immense honneur de sa nomination au prix de l’Equerre d’argent, dans la catégorie culture, jeunesse et sport.
Nous nous sommes inclinés ce 24 novembre, lors de la cérémonie révélant la palmarès arbitré l’après-midi même à la Maison de la Radio à Paris.
J’ai participé à l’émotion de cette cérémonie, aux côtés de nos architectes.
Un moment fort de la mandature, rendant hommage à la qualité du travail fourni.
Cette nomination est de fait, le fruit d’un travail partenarial en chaîne, celui d’une municipalité très attachée à son patrimoine industriel dont la quasi-totalité a été éradiquée entre les années 1980 et le début de notre siècle, associé au talent et au professionnalisme de l’architecte qui transforme la volonté politique en réalité.
Il est indispensable qu’une ville porte et témoigne de son Histoire et je suis convaincue de la nécessité de réévaluer le patrimoine bâti de nos belles communes, même celui qui ne paraît pas au premier regard digne d’intérêt, pour le réhabiliter et lui trouver d’autres usages. C’est la voie la plus évidente de la transition écologique : ne pas démolir chaque fois que cela est possible et faire renaître sous une autre forme.
C’est ce que nous avons fait et voulu faire à Loos, en achetant le bâtiment FIPROTEC, un long bâtiment qui, de prime abord, pouvait paraître relativement ingrat, se présentant comme un boyau de briques sans guère de fenêtre ni de porte, puis en confiant à l’agence d’architecture désignée dans le cadre d’une procédure d’appel d’offres, BEAL & BLANCKAER, la mission de le transformer en conservatoire, accueillant plus de 600 élèves de tous âges, l’espace et le volume y étaient.
La réhabilitation a fait travailler 19 entreprises utilisant de nobles matériaux, tel le béton de chanvre en tant qu’isolant, soit en bloc, soit en chanvre projeté, fourni par une entreprise de Templeuve, située à 30mn de LOOS !
Tout à l’origine, ce bâtiment servait de stockage à l’imprimerie Danel qui a fait travailler jusqu’à 4000 salariés sur 4 sites.
Sans doute a-t-on pu imprimer ou stocker en ces lieux , des partitions de musique….?
Notre architecte poursuit son ouvrage en transformant, à présent, l’ancienne école de musique devenu trop exigüe en une école VOLTAIRE réunifiée, pour en faire une nouvelle école respectueuse de conditions d’études optimales pour nos enfants.

La boucle n’est jamais bouclée en définitive et le temps redonne à chacun la place qui lui est dûe.

Carnets de campagne #4

A Loos, nous combattons avec acharnement les petites capsules mystérieuses dans un premier temps pour le grand public, semées sur les trottoirs dès 2016. Bien vite, elles sont devenues des bonbonnes.

Au début cela faisait un peu sourire : crème Chantilly ? usage récréatif ? gaz hilarant ? Était-ce vraiment grave ?

Et puis, très rapidement, les parents ont pleuré devant leurs jeunes dévastés, devenus terriblement accros, au péril de leur vie lorsqu’ils succombent à une overdose ou lorsqu’ils perdent le contrôle de leur voiture pour terminer leur jeune vie en un lieu improbable.

Aujourd’hui, notre commune stocke 4 tonnes de carcasses de bonbonnes vides qu’aucune autorité ne souhaite prendre en charge pour les détruire. Car la destruction aussi est dangereuse, lorsqu’un peu de gaz demeure au fond de la bonbonne.

Et puis, c’est très coûteux : 15000 € pour détruire 4000 bonbonnes, qui sont des explosifs en puissance.

Alors oui, nous sommes désemparés que notre jeunesse ressente tant de vide en elle qu’elle se tourne vers un paradis artificiel aussi meurtrier.

Les jeunes du Conseil de la jeunesse loossoise se sont emparés du sujet et ont réalisé en 2023 une vidéo choc sur les dangers de la consommation du N02.

A ce jour, je suis convaincue que l’efficacité du combat contre le protoxyde d’azote passe par deux voies à emprunter simultanément : la prévention et la sanction.

La prévention, inlassablement, pour éduquer et faire comprendre les dangers du produit . A Loos, elle passe par le CLAS ( contrat local d’accompagnement scolaire ) et ses initiatives dans les maisons de jeunes Amitié et Prévert.

Et aussi dans les collèges Debeyre et Descartes, par des actions exprérimentées lors de notre programme MILDECA , renouvelées aujourd’hui avec le projet OXYMEL au lycée Duhamel .

Nous vous donnons rendez-vous le 9 décembre à la Ruche pour la journée lutte contre les addictions où 300 jeunes sont déjà inscrits. Nous y avons travaillé dans le cadre de l’atelier santé ville avec tous nos partenaires, dont le CHU et Santélys.

La sanction passera par une loi dont il serait bon que le Ministère de la Santé s’emparer du projet, reconnaissant au protoxyde d’azote le caractère de produit stupéfiant et le traitant en conséquence . Un produit stupéfiant ne peut être vendu aux particuliers ! Et sa diffusion ou son commerce fait l’objet de sanctions sévères .

Alors oui, nous aurons besoin du législateur européen pour nous accompagner dans cette démarche . Et ce n’est pas simple .

Mais seuls les combats non menés ne sont pas gagnés.

Carnets de campagne #5

STATIONNEMENT, le sujet énervant ?
Tous les maires de la métropole le vivent au quotidien …
Le sujet du stationnement, notamment en milieu urbain ou péri-urbain , est synonyme de tensions croissantes , voire de violence, et s’invite à la campagne des municipales.
Maisons des années 30 souvent sans garage, rues étroites, quartiers grands ensembles des années 60/70 sans garages, parkings construits plus tardivement, parfois délaissés pour cause de mésusages, construction de garages en sous-sol à l’orée de l’an 2000, garages au demeurant non affectés parce que facturés en sus du loyer, reports en conséquence sur la voirie publique accessible à tous , floraison de faux garages pseudo professionnels installés sur la voirie , accompagnés d’épaves, de flaques d’huile et des automobiles de la clientèle avide de tarifs défiant toute concurrence, multiplication des voitures par logement : on est passé de 0,5 à 2,3,4 parfois même davantage. Sans oublier les camping cars. ….
Est-il besoin de poursuivre cette accablante description ?
Résumons sobrement en une seule phrase : en 2025, le parc automobile est développé sans commune mesure par rapport à celui existant dans les années 60, et pour autant, la géométrie des villes et des rues n’a pas évolué.
Cherchez l’erreur !
Dans nos cités, les habitants exaspérés se contraignent parfois à immobiliser leur voiture par crainte de ne pas retrouver de place de stationnement à proximité de leur habitation et en souffrent dans leur vie sociale qu’ils réduisent .
La voiture qui devait être un élément de mobilité et d’ouverture aux autres devient paradoxalement un élément d’ancrage réducteur.
Alors, oui, les solutions existent, mais elles demandent un effort d’adaptation, et une évolution du regard que nous avons sur la voiture, dans la perspective de ne pas détruire les maisons et les espaces verts… pour les remplacer par des parkings :
-utiliser les garages personnels trop souvent transformés en buanderies ou en ateliers de mécanique
-acquérir un véhicule susceptible d’entrer dans le garage
-combler les places vacantes dans les garages des immeubles collectifs, publics ou privés
-utiliser les solutions de co-voiturage , d’auto partage, ou de location de véhicule lorsque l’utilisation de la voiture dans la famille est épisodique . Cette solution très pratiquée en région parisienne s’avère économique dans cette hypothèse.
-renoncer à utiliser la voiture pour les courts trajets où le gain de temps est parfois bien illusoire, compte tenu du temps nécessaire à se garer correctement , puis à se déplacer pour rejoindre le point d’arrivée. On réalise alors qu’il est possible de réduire le parc automobile de la famille en s’organisant mieux .
Le débat est ouvert .
Poursuivons le ensemble, de manière positive, non crispée , pour adopter les solutions efficaces sur notre commune.

Carnets de campagne #6

Un nouveau  béguinage à Loos , ça vous parle ? 

Dès le XII ème siècle, les béguinages médiévaux abritent des communautés de béguines, femmes pieuses  religieuses ou laïques, vivant en autonomie, ne dépendant d’aucune autorité.

Les femmes modernes de l’époque, en quelque sorte … 🙂

Nous connaissons bien ces béguinages dans nos Flandres. Ils sont visités avec beaucoup d’intérêt, lorsque célèbres, notamment à Bruges, synonymes de charme, de paix, de vie sociale , de logements  de qualité à justes proportions pour qui ne veut pas s’encombrer d’espace inutile .

A Loos, le Bureau d’aide sociale décida en 1954 de faire construire sur une parcelle de terrain acquise par voie d’échange avec l’hopital-hospice de la ville tout proche, une cité-jardin de 12 logements en 6 pavillons de deux logements jumelés.

L’idée d’indépendance y est toujours, comme au Moyen-Age,  dans une délibération du 2 octobre 1954 où il est noté que les logements seraient destinés « à abriter des vieux ménages nécessiteux ou de situation modeste, ne souhaitant pas être admis au pavillon des vieux ménages de l’hôpital-hospice, et conserver leur indépendance. »

Les plans établis par l’architecte André Cordonnier prévoient une salle de séjour-cuisine, une chambre, une salle d’eau, des toilettes et un cellier : un certain confort à l’époque. L’environnement est apprécié de tous les Loossois : une jolie rue paisible  plantée d’arbres des deux côtés .

Les 12 logements deviennent 24 puis 32 grâce à une délibération du  20 décembre 1960 .

Le loyer d’origine était modeste : 2000F par mois, pour une surface de l’ordre de 55 m2.

En 2023, il l’était toujours : 250 € par mois, pour chaque maisonnette et son jardinet.

Las, les maisonnettes n’avaient bénéficié d’aucune intervention profonde depuis leur construction.

Electricité, humidité, huisseries très fatiguées, isolation… L’enveloppe de travaux est  aujourd’hui évaluée à 5 M€ sans avoir le droit de réévaluer les loyers pour tous les résidents  actuellement en place.

La solution est venue grâce au bailleur social de la MEL , qui  dans  le cadre de ses missions sociales , après avoir acquis les 32 logements à leur valeur en l’état, à la commune, va pouvoir, grâce aux financements qui ne sont pas accessibles à une commune mais le sont à un bailleur social , procéder aux réhabilitations en profondeur des 32 maisonnettes.

A  la lisière du quartier des Oliveaux en renouvellement urbain , c’est une bien jolie opération qui démarre au bénéfice des résidents  actuels et des futurs résidents.

Sans augmentation de loyer pour les résidents actuels qui se verront simplement imposer l’indexation à l’IRL chaque année. Avec un loyer raisonnable pour les nouveaux résidents.

Les réunions d’information se succèdent. Les travaux  sont commencés. Ils se déroulent en site non occupé, selon  le principe d’une réhabilitation en dominos.

La solution est gagnant/gagnant pour tous les partenaires.

Et le prix de cession du béguinage sera utilisé à des travaux en profondeur au sein de la résidence la Vesprée.

Carnets de campange #7

L’esprit de Noël,  à Loos 

Le mois de décembre porte en lui l’idée d’une trêve.

Cette idée traverse notre Histoire. Même aux heures les plus sombres, il y eut des moments où, l’espace d’une heure, malgré la violence des combats, des soldats ennemis échangèrent quelques gestes de fraternité et chantèrent ensemble, espérant lla venue  de la paix. 

Ainsi, à Warneton,  tout près de chez nous, le 24 décembre 1914, grâce à un match  de foot.

Aujourd’hui encore, une pause réglementaire nous rappelle qu’en plein cœur d’hiver, la société choisit de suspendre la dureté du quotidien, pour souligner  que chacun doit pouvoir disposer d’un abri .

C’est tout le paradoxe de décembre : un mois dense, où les fêtes  se succèdent, où l’on se laisse entraîner dans un tourbillon de préparatifs… et pour autant , un mois où l’on se retrouve autour de valeurs simples. La chaleur d’un foyer, les repas que l’on prépare ensemble, les jeux qui rassemblent trois générations autour d’une table , l’attention aux autres que soi. 

Et s’il en restait quelque chose, le 26 décembre et les jours suivants?

Par exemple, un débat de qualité, sans attaques personnelles, fake news ou chiffres tronqués laissant croire au pire au lieu  de montrer le meilleur – comme notre redressement budgétaire  et le renforcement de notre accompagnement social auprès des Loossois .

Nous portons cet état d’esprit avec honneur et fierté . 

Et répliquerons  fermement aux insultes à la vérité. 

Le droit d’expression impose le devoir de vérité, particulièrement aux élus .

Alors, oui, écrivons une belle page nouvelle pour Loos, dans la clarté. 

Un cycle se termine. Le  cycle suivant portera les fruits des graines semées. 

Dans le respect de la contradiction et aussi dans le respect de soi même .