
Carnets de campagne #6
Un nouveau béguinage à Loos , ça vous parle ?
Dès le XII ème siècle, les béguinages médiévaux abritent des communautés de béguines, femmes pieuses religieuses ou laïques, vivant en autonomie, ne dépendant d’aucune autorité.
Les femmes modernes de l’époque, en quelque sorte … 🙂
Nous connaissons bien ces béguinages dans nos Flandres. Ils sont visités avec beaucoup d’intérêt, lorsque célèbres, notamment à Bruges, synonymes de charme, de paix, de vie sociale , de logements de qualité à justes proportions pour qui ne veut pas s’encombrer d’espace inutile .
A Loos, le Bureau d’aide sociale décida en 1954 de faire construire sur une parcelle de terrain acquise par voie d’échange avec l’hopital-hospice de la ville tout proche, une cité-jardin de 12 logements en 6 pavillons de deux logements jumelés.
L’idée d’indépendance y est toujours, comme au Moyen-Age, dans une délibération du 2 octobre 1954 où il est noté que les logements seraient destinés « à abriter des vieux ménages nécessiteux ou de situation modeste, ne souhaitant pas être admis au pavillon des vieux ménages de l’hôpital-hospice, et conserver leur indépendance. »
Les plans établis par l’architecte André Cordonnier prévoient une salle de séjour-cuisine, une chambre, une salle d’eau, des toilettes et un cellier : un certain confort à l’époque. L’environnement est apprécié de tous les Loossois : une jolie rue paisible plantée d’arbres des deux côtés .
Les 12 logements deviennent 24 puis 32 grâce à une délibération du 20 décembre 1960 .
Le loyer d’origine était modeste : 2000F par mois, pour une surface de l’ordre de 55 m2.
En 2023, il l’était toujours : 250 € par mois, pour chaque maisonnette et son jardinet.
Las, les maisonnettes n’avaient bénéficié d’aucune intervention profonde depuis leur construction.
Electricité, humidité, huisseries très fatiguées, isolation… L’enveloppe de travaux est aujourd’hui évaluée à 5 M€ sans avoir le droit de réévaluer les loyers pour tous les résidents actuellement en place.
La solution est venue grâce au bailleur social de la MEL , qui dans le cadre de ses missions sociales , après avoir acquis les 32 logements à leur valeur en l’état, à la commune, va pouvoir, grâce aux financements qui ne sont pas accessibles à une commune mais le sont à un bailleur social , procéder aux réhabilitations en profondeur des 32 maisonnettes.
A la lisière du quartier des Oliveaux en renouvellement urbain , c’est une bien jolie opération qui démarre au bénéfice des résidents actuels et des futurs résidents.
Sans augmentation de loyer pour les résidents actuels qui se verront simplement imposer l’indexation à l’IRL chaque année. Avec un loyer raisonnable pour les nouveaux résidents.
Les réunions d’information se succèdent. Les travaux sont commencés. Ils se déroulent en site non occupé, selon le principe d’une réhabilitation en dominos.
La solution est gagnant/gagnant pour tous les partenaires.
Et le prix de cession du béguinage sera utilisé à des travaux en profondeur au sein de la résidence la Vesprée.