
Carnets de campagne #4
PROTOXYDE D’AZOTE, N02, FUNESTE POISON
A Loos, nous combattons avec acharnement les petites capsules mystérieuses dans un premier temps pour le grand public, semées sur les trottoirs dès 2016. Bien vite, elles sont devenues des bonbonnes.
Au début cela faisait un peu sourire : crème Chantilly ? usage récréatif ? gaz hilarant ? Était-ce vraiment grave ?
Et puis, très rapidement, les parents ont pleuré devant leurs jeunes dévastés, devenus terriblement accros, au péril de leur vie lorsqu’ils succombent à une overdose ou lorsqu’ils perdent le contrôle de leur voiture pour terminer leur jeune vie en un lieu improbable.
Aujourd’hui, notre commune stocke 4 tonnes de carcasses de bonbonnes vides qu’aucune autorité ne souhaite prendre en charge pour les détruire. Car la destruction aussi est dangereuse, lorsqu’un peu de gaz demeure au fond de la bonbonne.
Et puis, c’est très coûteux : 15000 € pour détruire 4000 bonbonnes, qui sont des explosifs en puissance.
Alors oui, nous sommes désemparés que notre jeunesse ressente tant de vide en elle qu’elle se tourne vers un paradis artificiel aussi meurtrier.
Les jeunes du Conseil de la jeunesse loossoise se sont emparés du sujet et ont réalisé en 2023 une vidéo choc sur les dangers de la consommation du N02.
A ce jour, je suis convaincue que l’efficacité du combat contre le protoxyde d’azote passe par deux voies à emprunter simultanément : la prévention et la sanction.
La prévention, inlassablement, pour éduquer et faire comprendre les dangers du produit . A Loos, elle passe par le CLAS ( contrat local d’accompagnement scolaire ) et ses initiatives dans les maisons de jeunes Amitié et Prévert.
Et aussi dans les collèges Debeyre et Descartes, par des actions exprérimentées lors de notre programme MILDECA , renouvelées aujourd’hui avec le projet OXYMEL au lycée Duhamel .
Nous vous donnons rendez-vous le 9 décembre à la Ruche pour la journée lutte contre les addictions où 300 jeunes sont déjà inscrits. Nous y avons travaillé dans le cadre de l’atelier santé ville avec tous nos partenaires, dont le CHU et Santélys.
La sanction passera par une loi dont il serait bon que le Ministère de la Santé s’emparer du projet, reconnaissant au protoxyde d’azote le caractère de produit stupéfiant et le traitant en conséquence . Un produit stupéfiant ne peut être vendu aux particuliers ! Et sa diffusion ou son commerce fait l’objet de sanctions sévères .
Alors oui, nous aurons besoin du législateur européen pour nous accompagner dans cette démarche . Et ce n’est pas simple .
Mais seuls les combats non menés ne sont pas gagnés.